Période de calme de presque un an
Lorsque j'ai recommencé à manger normalement, je me suis en quelques sortes sentie revivre. Je ne réalisais pas que la période que je venais de traverser s'apparentait à une phase d'anorexie mentale provoquée par un trouble nerveux. Pour moi, ça avait été une période de creux, qui avait passé rapidement, et durant laquelle j'avais effectivement perdu du poids. Je me gardais bien de dire à mon entourage que je ne me nourrissait presque plus. C'était le stress, disais-je, qui me faisait éliminer tout ce que j'avalais. Le mensonge et la manipulation font partie de la maladie, je le sais aujourd'hui. Cacher à tout prix son état aux autres est une priorité dans le psychisme du patient.
J'ai donc repris une vie normale, et suis remontée en l'espace de quatre mois à un poids de 64 kgs, soit un peu moins que ce que je faisais avant, mais ayant repassé la barre des 60, je n'avais plus de faibesses. Il faut préciser que j'éxerçais alors une activité professionnel à temps très partiel, et je me dépensais assez peu. Lorsque j'ai perdu cet emploi, celui que j'ai retrouvé me demandait une grande dépense physique. Je pesais alors près de 66 kgs, et je suis redescendue à 64 assez rapidement. Je le redis, c'était un poids légèrement inférieur à celui que j'aurais du peser, mais tout allait bien.
Je mangeais de manière saine et équilibrée, trois repas par jour. Je me sentais à l'aise dans mon corps, et je n'avais plus aucune répugnance envers la nourriture. Celà a duré de septembre 2010 à septembre 2011. Une année entière de répis, durant laquelle je me suis sentie plutôt bien.
Mon emploi ne me permettais pas de prendre des repas à heures fixes, comme j'en avait pris l'habitude, mais j'arrivais à gérer mon quotidien malgré tout, et rien ne semblait pouvoir perturber mon petit équilibre. Pourtant, le 21 septembre 2011, quelque chose est arrivé. Quelque chose d'anodin, qui n'aurait en aucun cas du affecter mon appétit. Mes deux tendons d'Achille se sont déchirés (ce n'était pas la première fois) et je me suis retrouvée immobilisée pendant trois mois, en arrêt de travail, clouée au lit ou au canapé. Mon arrêt a duré presque 7 mois...